[...] Règle numéro sept : tout le monde ment.
Tana French nous avait déjà emmenés en Irlande pour un polar très ancré dans le Dublin social des années 80, c'était Les lieux infidèles.La revoici avec La maison des absents, un polar toujours très social puisque nous sommes dans une Irlande en pleine crise financière après l'explosion de la bulle spéculative notamment immobilière, dans un lotissement flambant neuf de la banlieue de Dublin, même pas achevé et habité par seulement quelques foyers.
L'un de ces foyers justement est le lieu du drame : une famille entière, parents et enfants massacrés à coups de couteau.
C'est l'inspecteur Kennedy qui mène l'enquête, accompagné d'un padawan prénommé Richie qu'il se charge d'éduquer au difficile métier de grand flic.
Kennedy fait preuve d'une belle arrogance, persuadé (et sans doute à juste titre) d'être un super enquêteur, sans scrupules ni égards pour tous ceux qu'ils croisent sur le long et difficile chemin de la vérité, y compris collègues ou victimes.
[...] Nombre de gens me prennent pour un connard pompeux qui se délecte du son de sa propre voix. Cela me convient. S’ils me méprisent, ils baissent la garde.
[...] Je crois que nous sommes arrivés à la règle numéro sept : tout le monde ment, Richie. Les tueurs, les témoins, les spectateurs, les victimes. Tout le monde.
Un flic à qui le lecteur aura peut-être du mal à s'identifier en dépit des efforts de l'auteure pour nous attendrir avec sa vie familiale compliquée.
Pour autant le tandem avec le jeune Richie fonctionne plutôt bien et le massacre domestique est suffisamment mystérieux pour nous accrocher (un "coupable" est rapidement appréhendé, mais à seulement mi-parcours, le lecteur avisé se doute bien que les inspecteurs Kennedy et Richie ne sont pas au bout de leurs peines ...).
La famille qui a été massacrée avait tout de la famille modèle qui avait profité du boom économique et se retrouvait fauchée en plein vol. Mais était-ce tout ? Qui étaient-ils vraiment ? Que cachaient les murs et les fenêtres de leur maison toute neuve ?
Au fil de l'enquête, le mystère s'épaissit peu à peu et la famille modèle s'avère plus compliquée que ce que les apparences laissaient croire. Les passages où le mari devient obsédé par la bestiole du grenier sont dignes de Kafka et le bouquin devient vite très très prenant ...
Pour celles et ceux qui aiment les visons.
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