[...] Les marins de Nantucket.
Owen Chase est un marin du XIXème siècle, l'un des rares rescapés d'une aventure maritime qui aura mal tourné, très mal tourné et ce livre est son récit : le Récit de l'extraordinaire et affligeant naufrage du baleinier Essex, une histoire vraie qui inspira à Herman Melville le célèbre Moby Dick.
[...] On rapporte de nombreuses anecdotes sur les marins de Nantucket. Des histoires de sauvetages in extremis, des récits de survie surprenants que ces hommes, qui ont échappé au pire, se transmettent avec la même fidélité que s’il s’agissait de contes légendaires – et sans doute le même respect et le même sens de la narration.
Le baleinier Essex part de Nantucket en 1819 pour chasser la baleine au large des côtes chiliennes, avec à bord une vingtaine de matelots. Owen Chase est le capitaine en second.
Après plusieurs mois de mer, au large des Galapagos le bateau est attaqué par un grand cachalot et fait naufrage.
[...] J’ai instinctivement ordonné au garçon à la barre de mettre « à bâbord toute », dans le but de prendre le large et de l’éviter. J’avais à peine prononcé ces mots, que le cachalot est revenu vers nous à pleine vitesse, et qu’il a frappé le navire avec sa tête, juste devant les porte-haubans de misaine ; le coup fut si fort qu’il nous jeta presque à terre. Le bateau s’est alors élevé avec autant de soudaineté et de violence que s’il avait heurté un rocher, et il a tremblé comme une feuille pendant plusieurs secondes. Nous nous sommes regardés les uns les autres, totalement stupéfaits, et presque incapables de prononcer un mot.
Les marins prennent place dans les trois baleinières avec quelques vivres et l'espoir de pouvoir regagner une terre ferme ou de croiser la route d'autres baleiniers.
[...] Pour peu que les conditions nous soient favorables – nous pouvions atteindre la côte. Forts de toutes ces considérations, nous avons entamé notre traversée, dont l’échec total – fruit d’une déplorable détresse et de souffrances insurmontables – va maintenant être exposé.
❤️ La prose du matelot Owen Chase est bien entendu "datée" du début du siècle précédent mais le bouquin est suffisamment court (un peu plus de cent pages) pour que cela ne gêne aucunement la lecture. Bien au contraire, le récit est clair, factuel, la narration est précise et les envolées lyriques ou religieuses restent très rares.
Une instructive lecture (quelle vie menaient ces pêcheurs !) sur laquelle planent les fantômes de Melville et Moby Dick.
Pour celles et ceux qui aiment les histoires de marins.
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1 commentaire:
Je connais déjà dans ses grandes lignes l'histoire des "naufragés" de l'Essex, par divers textes de seconde ou troisième main, mais ça devrait être bien de remonter aux sources originelles... Merci pour la référence!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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