lundi 15 avril 2024

La casse (Eugenia Almeida)


[...] Il ne faut pas que ça prenne de l’ampleur..

L'auteure, le livre (208 pages, avril 2024, 2022 en VO) :

Eugenia Almeida, c'est cette auteure argentine, journaliste et poète, qui avait fait une entrée remarquée en littérature avec L'autobus en 2007 suivi de La pièce du fond en 2010.
Il y eut également L'échange en 2016, mais c'est une auteure avare de ses mots (et ses bouquins sont d'ailleurs peu épais).
La voici de retour avec La casse, un roman noir urbain, si l'on veut lui coller une étiquette.

On aime beaucoup :

 Au fil de ses ouvrages Eugenia Almeida semble s'être donné comme but d'illustrer la théorie du chaos, celle du fameux effet papillon. Quand un petit événement ordinaire et insignifiant va venir bouleverser l'ordre des choses. 
Comme ce fameux autobus qui un beau jour de 2007 ne s'arrêta plus au village.
Et ce qui intéresse l'auteure ce sont les répercussions de ces événements d'apparence anodins sur les comportements, la réaction en chaîne, l'emballement nucléaire, les conséquences de l'effet papillon.
[...] Chercher le point de bascule où tout a commencé à s’effondrer.
 Il faut accepter de se laisser porter par la prose très elliptique de l'auteure qui ne s'embarrasse ni d'explications ni de descriptions. Le lecteur aura un peu de mal au début à situer tel ou tel personnage, savoir qui parle, qui a fait quoi, qui vient d'où, et bien sûr qui a une dette envers qui ... 
Mais peu à peu la musique d'Eugenia Almeida donnera le tempo et le roman finira par trouver son rythme.
On est pas vraiment dans un polar, un roman noir peut-être, à coup sûr le portrait au vitriol d'une Argentine gangrenée par la corruption.

Le pitch :

Deux petits voyous qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas et se font dessoudés.
Une voiture qu'il ne fallait pas voler. Pas celle-là.
[...] – Je ne t’ai rien demandé.
– Je sais. Mais j’ai pensé qu’il fallait leur mettre la pression. Pour que les choses soient claires.
– Mais tu ne leur as pas mis la pression, Noriega. Tu leur as collé quatre balles dans la peau. Chez eux. Et tu as foutu un bordel monstre.
– Ne pas les punir, ça revenait à dire que tout le monde peut faire ce qui lui chante.
Deux ou trois petits grains de sable, d'une apparence ordinaire et insignifiante, qui vont déclencher un sacré bazar.
Un chef de gang qui tient une casse de voitures (celle du titre), un patron de police ripoux, un amateur de vieilles voitures, un ministre corrompu, une voyante et un jaloux, des flics et des voyous, ...
Bien peu en réchapperont car bientôt les cadavres vont tomber comme des dominos, comme les conséquences imprévisibles du chaos.

Pour celles et ceux qui aiment les vieilles bagnoles.
D’autres avis sur Bibliosurf et Babelio.
Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions Métailié.
Mon billet dans le journal 20 Minutes.

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