[...] La marchandise appelée « survie ».
L'auteur, le livre (160 pages, mars 2024, 1967 en VO) :
Sven Holm est un auteur danois (plus connu dans le monde du théâtre) décédé en 2019.
Avec Termush, côte atlantique. il avait signé en 1967 une anticipation, récemment rééditée chez les anglo-saxons, et que viennent de publier en français les éditions Robert Laffont (Catherine Renaud en est la traductrice).
On aime :
• Ce petit conte philosophique était sorti en VO en pleine guerre froide quand on avait très peur de la bombe. Malheureusement cette peur est revenue aujourd'hui et cette traduction tombe à pic.
• Les hôtes se retrouvent "confinés" dans leur hôtel-bunker avec une "direction" qui ne semble pas faire preuve d'une totale transparence : toute ressemblance avec une situation récente serait vraiment fortuite puisque le bouquin date de 1967 !
• Avec une prose distante, froide et un peu désuète, l'auteur profite de ce huis-clos monté comme une pièce de théâtre, pour questionner nos réactions, nos comportements. Comment réagissons nous au confinement, au règlement arbitraire, à l'arrivée des étrangers, à la contamination, ... Les sujets ne manquent pas, on le sait maintenant.
• Les hôtes se retrouvent "confinés" dans leur hôtel-bunker avec une "direction" qui ne semble pas faire preuve d'une totale transparence : toute ressemblance avec une situation récente serait vraiment fortuite puisque le bouquin date de 1967 !
• Avec une prose distante, froide et un peu désuète, l'auteur profite de ce huis-clos monté comme une pièce de théâtre, pour questionner nos réactions, nos comportements. Comment réagissons nous au confinement, au règlement arbitraire, à l'arrivée des étrangers, à la contamination, ... Les sujets ne manquent pas, on le sait maintenant.
Le pitch :
Ce petit conte philosophique est le journal de bord d'un homme qui a payé très cher l'assurance d'être hébergé dans un centre de secours luxueux, à l'abri des radiations et de la fin du monde.
Quelque chose entre le centre de vacances de bord de mer et le bunker pour riches.
Ce petit monde bien protégé et bien organisé, va bientôt être troublé et inquiété par quelques dérèglements étranges : des réfugiés arrivent bientôt et les hôtes vont devoir partager leur espace, leurs médecins, voire peut-être leurs réserves.
Pour sa part, la "direction" qui réglemente la vie quotidienne de ce curieux hôtel ne semble pas agir en toute transparence avec ses clients ...
[...] Lorsque je me suis inscrit à l’institution il y a quelques années, pour « une garantie d’aide », c’était en raison de l’isolement de l’hôtel, du stockage souterrain des aliments, de l’accès à des sources d’eau sûres, et à des abris, et de l’assurance d’avoir un service de sécurité et des éclaireurs.
[...] Ce qui comptait au moment de l’inscription, c’était l’accès à une chambre protégée, à un hôtel doté d’un personnel formé, à des médecins et à un yacht à moteur prêt à éloigner les hôtes de la terre si celle-ci devenait inhabitable pendant une période prolongée.
[...] Quatre personnes ont été retrouvées mortes sur l’escalier principal de l’hôtel.Apparemment, les hôtes n’étaient pas censés en être informés, mais l’un des agents de sécurité a vendu la mèche. Il a raconté qu’il était présent lorsque les cadavres ont été emportés et enterrés. Quand ils ont soulevé le dernier corps, les cheveux sont tombés sur les marches, comme s’il s’agissait d’une perruque. C’était une jeune femme, son visage était boursouflé et son corps recouvert de petites plaies purulentes. Les trois autres étaient des hommes, ils n’étaient pas blessés, mais l’un d’eux avait les mêmes petites plaies sur la poitrine que la femme.
Ils avaient sûrement cru pouvoir trouver de l’aide à l’hôtel et s’étaient allongés dans l’escalier, personne n’ayant réagi à leurs coups sur la porte. Ils venaient sans doute de l’un des villages voisins, situés à une dizaine de kilomètres à l’intérieur des terres. Ils étaient tous morts des suites du syndrome d’irradiation aiguë.
[...] Nous nous étions attendus à trouver un monde complètement anéanti. C’était ce contre quoi nous nous étions assurés en nous inscrivant à Termush.
Personne n’avait pensé à se prémunir contre les survivants et leurs exigences à notre égard. Nous avions payé pour continuer à vivre comme si nous avions payé une assurance maladie, nous avions acheté la marchandise appelée « survie » et, selon tous les contrats existants, personne n’avait le droit de nous la reprendre ou de nous la réclamer.
Et voilà que des étrangers arrivaient et s’attendaient à partager notre protection.
Pour celles et ceux qui aiment les confinements.
D’autres avis sur Babelio et Bibliosurf.
Livre lu grâce aux éditions Robert Laffont.
Mon billet dans 20 Minutes.
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