[...] Nous étions trois à avoir été décapités dès l’enfance.
On ne sait trop quoi vous dire du bouquin d'Emmanuelle Bayamack-Tam (Rebecca Lighieri est un pseudo) qui avait plutôt bonne presse sur les réseaux : Il est des hommes qui se perdront toujours.L'adolescence d'une fratrie où deux frangins et leur sœur tentent de grandir dans une cité des quartiers nord de Marseille (l'auteure est de la cité phocéenne), tout à côté d'un campement de gitans, et qui peinent à devenir adultes.
Papa et Maman sont toxicos et surtout toxiques, plus préoccupés de leur prochain shoot que de remplir le frigo pour les gosses.
[...] Nous étions trois à avoir été décapités dès l’enfance, trois à qui on avait refusé tout épanouissement et toute floraison, trois à n’être rien ni personne.
Les deux ainés sont beaux comme des anges, métissés de sang kabyle, mais le petit dernier est handicapé et mal formé, de quoi exacerber la violence du père qui a la main un peu trop leste.
Autant dire que tout cela baigne dans un misérabilisme pesant, à peine sauvé par une très belle écriture qui réussit à nous accrocher et qui fait que l'on poursuit notre lecture.
[...] L’espérance de vie de l’amour, c’est 8 ans. Pour la haine, comptez plutôt 20 ans. La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance, quand elle s’est mal passée.
On se dit que toute cette exagération a certainement un sens, un but, qu'une démonstration nous attend au détour d'un chapitre, que la police va faire quelque chose, que la fin va sauver tout cela, que ...
Mais non, à mi-parcours on en rajoute encore avec une belle jeune fille qui se retrouve cérébrolésée dans un fauteuil roulant.
La coupe déborde, l'indigestion guette et malheureusement le dénouement n'apportera guère plus de lumière : on ne conservera donc que l'impression d'une fort belle plume qui semble avoir perdu son temps avec cet album de souvenirs.
Visiblement on est passé à côté.
Pour celles et ceux qui ont aimé Les Misérables.
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