[...] Une narration silencieuse.
De très beaux dessins et une colorisation grandiose : ce sont les images qui racontent l'histoire. Un court récit, comme une nouvelle, l'histoire d'un homme taiseux et solitaire qui erre comme un fantôme dans les rues d'une ville déserte, hors-saison.
Les auteurs, l'album (72 pages, 2025) :
Au scénario : Mark Eacersall qui vient de l'audio-visuel (comédien, cinéaste, et j'en passe), mais qui n'en est pas à son premier album.
Au dessin : James Blondel (né en 1997), qui en-dehors de la BD, est également prof de SVT.
Tous les deux signent ce roman noir au soleil : Calle Málaga.
Enfant, le scénariste français Mark Eacersall a grandi dans le souvenir de l'atelier de son père qui, le dimanche, peignait d'après des cartes postales d'Espagne. De quoi alimenter son imagination puisqu'il nous invite, avec cet album, dans une station balnéaire hors-saison.
C'est le normand James Blondel qui signe les dessins et la remarquable colorisation de Calle Málaga.
♥ On aime vraiment beaucoup :
➔ Quelque part en Espagne, Calle Málaga s'étouffe sous les couleurs orangées du soleil, même si l'on est encore hors-saison. Dans cette ambiance de ville fantôme, erre un jeune homme solitaire. Son visage reste souvent dans l'ombre des éclairages somptueux de Blondel : l'homme seul est comme un spectre dans la ville déserte.
Le gars est un sombre taiseux et on devine bien sûr qu'il est en cavale, qu'il fuit la police et peut-être même ses complices. Sur le palier de son appartement, il fait la rencontre d'un personnage sympa, un petit gros jovial, un peu envahissant, qui va même l'emmener dans la sierra pour admirer les fleurs du printemps.
➔ L'album est court, le récit également : s'il s'agissait d'un écrit on parlerait d'une nouvelle.
➔ L'album est court, le récit également : s'il s'agissait d'un écrit on parlerait d'une nouvelle.
Un personnage ou deux, le décor de la ville déserte, deux ou trois péripéties à peine suggérées, des souvenirs presque, et la chute.
C'est remarquable d'autant que ce ne sont pas les bulles et les dialogues qui viennent envahir ces très belles planches. Mark Eacersall le dit lui-même : c'est « une narration silencieuse, où ce sont les images qui parlent ».
➔ Et puis il y a les planches de James Blondel : une ligne claire et bien nette magnifiée par une colorisation superbe. C'est sans hésitation, un des plus beaux albums qu'on ait vus cette année.
Alors qu'en reste-t-il une fois l'album refermé ?
« Une nuit à la belle étoile ... avec un ami. ». Ah, voilà une belle conclusion.
Pour celles et ceux qui aiment les fleurs espagnoles.
D’autres avis sur BD Gest, Bdthèque et Babelio.
Album lu grâce aux éditions Grand Angle (SP).
Ma chronique dans les revues Benzine et ActuaLitté.
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