[...] Il y a nécessairement une explication.
● L'auteur, le livre (448 pages, 2024, 2022 en VO) :
On ne connaissait pas encore Linwood Barclay, auteur canadien de thrillers.
Le voici avec Disparue à cette adresse et un pitch qui s'annonce très proche d'un roman bien connu que l'on vient tout juste de lire : Les apparences de l'américaine Gillian Flynn, adapté au cinoche avec Ben Affleck et Rosamund Pike, c'était Gone girl.
● On aime beaucoup :
❤️ On est tout d'abord surpris par la qualité de l'écriture, très pro, de ce thriller qui a priori pouvait s'annoncer comme un simple polar tgv. Visiblement, Linwood Barclay s'annonce comme un auteur qui a visiblement plus d'un tour dans son sac et chez qui il faudra revenir.
❤️ Et puis on adore les tours de prestidigitation où l'artiste attire notre regard d'un côté pendant que, de l'autre, il prépare son chapeau pour en sortir soudain toute une ribambelle de lapins et de colombes.
Une belle affiche que ce page-turner que l'on ne lâchera pas avant le clou du spectacle, et oui il y a même un petit twist final !
● L'intrigue :
C'est donc encore l'histoire d'une femme qui disparait mystérieusement. Mais là où Les apparences et le film Gone girl mettaient l'accent sur la réaction du mari et les soupçons de la police, Linwood Barclay change radicalement le point de vue du metteur en scène.
Six ans plus tard, Andrew (le mari de Brie qui avait disparu) a refait difficilement sa vie : il a déménagé et changé de ville, changé de nom pour ne plus être traqué par les médias, il a même une nouvelle famille, ...
[...] Ma vie était devenue un spectacle public, matière à émission policière racoleuse et à spéculations sur les réseaux sociaux, j’avais eu besoin d’un nouveau départ.[...] Pendant très longtemps, j’ai été une épave. C’est ce qui arrive quand votre femme disparaît et qu’on murmure dans votre dos que vous êtes coupable. J’ai perdu mes amis, à l’exception d’un seul.
Lorsque soudain ... Brie réapparait ! Voici Back girl !
Est-ce bien elle ? Qu'est-elle devenue pendant ces six années ? Serait-ce plutôt une autre femme qui lui ressemblerait ? Mais pourquoi cette soudaine réapparition ?
[...] Et puis j’ai reçu le coup de téléphone de Max. Je ne savais pas quoi en penser. « Je pense que c’était Brie. »Ma femme, qui avait disparu depuis six ans et que beaucoup présumaient morte, se serait présentée à mon ancienne adresse ? Impossible.[...] Si c’était Brie, où était-elle pendant ces six années ? Pourquoi est-ce qu’elle sortirait de nulle part ? Je veux dire, qu’est-ce qu’elle a fait pendant tout ce temps ? Si c’était vraiment elle, pourquoi aurait-elle décidé de revenir précisément à ce moment-là et pas à un autre ? Est-ce que quelqu’un la gardait prisonnière et qu’elle a fini par s’échapper ? Et dans ce cas, pourquoi n’est-elle pas allée directement voir la police ?
Une réapparition qui pose beaucoup de questions et qui vient bouleverser la nouvelle vie d'Andrew comme celle de la famille de Brie qui commençait tout juste à faire son deuil d'une fille, d'une sœur.
Pour corser le tout, la fliquette de service s'empresse de rouvrir le dossier, elle qui s'était déjà acharnée en vain six ans plus tôt à prouver la culpabilité du mari.
[...] — Si on l’a vue, c’est que vous ne pouvez pas l’avoir tuée, n’est-ce pas ?— Qu’est-ce que vous insinuez ? Que j’ai mis ça en scène ? Que j’ai engagé une femme pour qu’elle se fasse passer pour Brie ?— Il y a nécessairement une explication.
À mi-parcours le lecteur comprend déjà le fin mot de l'histoire. À mi-parcours seulement, le lecteur se dit que "Oh mon Dieu ! C’est… C’est de la folie." et se rappelle soudain de quoi sont faits les chemins de l'enfer.
[...] — Tu sais de quoi l’enfer est pavé.— Oui, je sais.[...] — Vous avez laissé le génie sortir de la lampe, dit Hardy. C’est la loi des conséquences non intentionnelles.— Je vous demande pardon ?— On commence avec l’intention de faire une chose, et on finit par provoquer quelque chose d’autre.
Le lecteur se rend compte qu'il s'est fait balader par l'auteur et son faux remake de Gone Girl : pendant que les spectateurs regardaient d'un côté, le magicien édifiait patiemment un véritable château de cartes qu'il va écrouler dans un brillant feu d'artifice.
[...] — Oh mon Dieu ! C’est… C’est de la folie.— Je ne vais pas vous contredire. Mais revenons à vos aveux.[...] On arrive parfois à un stade où on ne croit plus personne.
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