mercredi 24 janvier 2024

Il s'appelait Doll (Jonathan Ames)


[...] Le seul ancien flic à suivre une analyse.

●  L'auteur, le livre (304 pages, 2024, 2021 en VO) :

Romancier et scénariste, l'américain Jonathan Ames connu pour des récits semi-autobiographiques assez humoristiques, nous propose ici ce roman noir, façon hard boiled, "à la manière de" ses compatriotes comme Chandler & co, un peu comme Baldacci nous avait proposé récemment Une bonne action.

●  On aime :

❤️ Le charme gentiment rétro de ce roman noir avec lequel, sans se prendre trop au sérieux, J. Ames nous emmène pour une sympathique balade sans angoisse ni prise de tête, même si les cadavres vont s'accumuler autour de son "privé" et même si le sujet (qu'on ne dévoilera pas) est somme toute, pas cool du tout.
❤️ On aime le soin apporté au dessin du personnage, le privé Happy Doll, un flic rangé du LAPD qui arrondit désormais ses fins de mois comme vigile pour un institut de "massage thaï" et plus si affinités. 
Un ancien flic qui voit une psy plusieurs fois par semaine.
[...] Mon premier souffle a coïncidé avec le dernier de ma mère. Il est difficile de se pardonner une chose pareille et ça ne facilite pas non plus les choses pour votre père qui a du mal à vous absoudre, voire à vous aimer. C'est tout cela qui m'a amené à ma relation un peu bizarre avec George et au divan de ma psy quatre fois par semaine. Pour autant que je le sache, je dois bien être le seul ancien flic à suivre une analyse, mais je peux me tromper.
Un homme plus amoureux de son chien George que des serveuses de bar qui lui tournent autour.
[...] À la différence de la plupart des propriétaires de chiens, je ne le prends pas pour mon enfant, en l'occurrence mon fils. Nous avons en fait une relation plus trouble que cela. Pour moi, c'est un ami très cher avec lequel il se trouve que je vis. Ainsi, nous sommes comme deux célibataires reclus qui cohabitent à l'ancienne sans penser que le reste du monde sait très bien qu'ils sont amants. Il a bien sa propre couche vers laquelle je l'expédie parfois, mais c'est très rare, et nous dormons ensemble presque toutes les nuits le reste du temps. Au début, il pose sa tête à côté de la mienne sur l'oreiller et me fait des yeux doux pendant que je lis - je lis toujours avant de m'endormir- puis, quand j'en ai assez et que je suis fatigué, je range mon livre et j'enfouis mon visage dans son cou afin de respirer son odeur terreuse de chien, chose que j'adore.
Un privé au cœur trop généreux et trop impulsif pour éviter les ennuis.
[...] Tu as raison, ai-je dit. Ce n'était pas très malin de ma part, ce qui était aussi proche que possible de la vérité.

●   L'intrigue :

Happy Doll ne voit pas les ennuis arriver quand son meilleur ami Sheldon vient le solliciter pour une greffe de rein. 
Sheldon repasse le lendemain mais avec une balle en plein dans le buffet et meurt dans ses bras. La greffe ne sera finalement pas très utile.
Dès lors les coups vont pleuvoir sur Happy et les cadavres s'accumuler autour de notre héros au cœur trop généreux et au caractère trop impulsif.
[...] Au milieu de son front, il y avait un petit trou noir. J'ai poussé le corps du bout du pied. C'était mon deuxième mort de la journée et le troisième en deux jours. Je commençais à être blasé.
[...] Après ma sortie de l'hôpital, Lou était mort, j'avais trouvé sur mon chemin un homme blond qui avait une balle dans la tête, j'en avais balancé un autre depuis un balcon, j'avais menti à la police, je m'étais fait tabasser par un flic et on m'avait emmené dans un autre hôpital.
Fort heureusement, on vous rassure tout de suite, tout est bien qui finit plutôt bien.
Il ne reste plus qu'à attendre la suite de ce qui pourrait faire une excellente série.

Pour celles et ceux qui aiment les privés.
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Livre lu grâce à Babelio et aux éditions Joëlle Losfeld.
Mon billet dans 20 Minutes.

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